SDG's

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Objectif 1 : Éliminer la pauvreté sous toutes ses formes et partout dans le monde

Entre 1990 et 2015, le taux d’extrême pauvreté dans le monde a reculé, passant de 36 % à 10 %. Toutefois, le rythme du changement s’est ralenti et la crise liée à la COVID-19 risque hélas d’anéantir des décennies de progrès dans la lutte contre la pauvreté. Une nouvelle étude publiée par l’Institut mondial de recherche sur les aspects économiques du développement de l’Université des Nations Unies indique qu’un demi-milliard de personnes, soit 8 % de la population mondiale, risquent de tomber dans la pauvreté en raison des retombées économiques de la pandémie. Pour la première fois depuis 1990, la pauvreté pourrait donc augmenter au niveau mondial — un retour 30 ans en arrière.

Plus de 700 millions de personnes, soit 10 % de la population mondiale, vivent encore aujourd’hui dans l’extrême pauvreté et luttent pour satisfaire leurs besoins fondamentaux, notamment accéder aux soins de santé, à l’éducation ainsi qu’à l’eau et à l’assainissement. La majorité des personnes vivant avec moins de 1,90 dollar par jour se trouvent en Afrique subsaharienne. Dans le monde, le taux de pauvreté dans les zones rurales est de 17,2 %, ce qui est plus de trois fois supérieur au taux dans les zones urbaines.

Pour les travailleurs, avoir un emploi ne garantit pas une vie décente. En effet, 8 % des travailleurs dans le monde, en 2018, vivaient, avec leur famille, dans l’extrême pauvreté. Un enfant sur cinq vit dans l’extrême pauvreté. Si l’on veut faire reculer la pauvreté, la garantie d’une protection sociale pour tous les enfants et les autres groupes vulnérables est essentielle.

Objectif 2 : Éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir l’agriculture durable

Après plusieurs décennies de baisse continue, le nombre de personnes qui souffrent de la faim – mesuré par la prévalence de la sous-alimentation – a recommencé à augmenter lentement en 2015. Les estimations actuelles montrent que près de 690 millions de personnes souffrent de la faim, soit 8,9% de la population mondiale – en hausse de 10 millions de personnes en un an et de près de 60 millions en cinq ans.

Le monde n’est pas sur la bonne voie pour atteindre la Faim Zéro d’ici à 2030. Si les tendances récentes se poursuivent, le nombre de personnes touchées par la faim dépasserait 840 millions d’ici à 2030.

Les derniers chiffres du Programme alimentaire mondial révèlent qu’en raison de la pandémie de COVID-19 ce nombre pourrait doubler ; ainsi, 135 millions de personnes supplémentaires risquent de souffrir d’insécurité alimentaire aiguë d’ici à la fin de l’année 2020.

Alors que plus d’un quart de milliard de personnes se trouvent au bord de la famine, des mesures doivent être rapidement mises en œuvre afin de fournir de la nourriture et une aide humanitaire aux régions les plus à risque.

Parallèlement, un changement profond du système mondial d’alimentation et d’agriculture est nécessaire si nous voulons nourrir les 820 millions de personnes qui souffrent de la faim aujourd’hui et les 2 milliards de personnes supplémentaires que le monde comptera d’ici à 2050. Augmenter les capacités de la productivité agricole et renforcer les systèmes durables de production de nourriture sont nécessaires pour permettre de réduire le problème de la faim.

Objectif 3 : Permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous à tout âge

Permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous à tout âge sont des conditions essentielles au développement durable.

Actuellement, le monde est en proie à une crise sanitaire mondiale sans précédent — la COVID-19 provoque de grandes souffrances, déstabilise l’économie mondiale et bouleverse la vie de milliards de personnes dans le monde entier.

Avant la pandémie, des progrès majeurs ont été accomplis pour améliorer la santé de millions de personnes. Des avancées significatives ont permis d’augmenter l’espérance de vie et de réduire certaines causes majeures de la mortalité infantile et maternelle. Davantage d’efforts sont requis pour éradiquer un large éventail de maladies et pour résoudre de nombreux enjeux sanitaires, qu’ils soient anciens ou nouveaux. En mettant l’accent sur un financement plus efficace des systèmes de santé, l’amélioration de l’assainissement et de l’hygiène et un meilleur accès aux professionnels de santé, des progrès significatifs peuvent être réalisés pour sauver des millions de vies.

Les urgences sanitaires telles que la COVID-19 présentent un risque pour l’humanité tout entière et ont démontré que la préparation est indispensable. Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a mis en évidence d’énormes disparités entre les capacités des différents pays à faire face à la crise et à se rétablir après COVID-19. La pandémie offre donc une occasion unique de se préparer aux urgences sanitaires et d’investir dans les services publics essentiels du XXIe siècle.

Objectif 4 : Assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité, et promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie

L’éducation favorise la mobilité socio-économique et constitue un moyen d’échapper à la pauvreté. Au cours de la dernière décennie, des progrès majeurs ont été réalisés pour améliorer l’accès à l’éducation et accroître les taux de scolarisation à tous les niveaux, en particulier pour les filles. Néanmoins, plus de 260 millions d’enfants et d’adolescents n’étaient pas scolarisés en 2018 — soit près d’un cinquième de la population mondiale dans ce groupe d’âge. En outre, plus de la moitié de tous les enfants et adolescents du monde n’ont pas le niveau minimal de compétence en lecture et en mathématiques.

En 2020, alors que la pandémie de COVID-19 se propageait dans le monde entier, une majorité de pays a imposé la fermeture temporaire des écoles ; plus de 91 % des élèves dans le monde ont été concernés. En avril 2020, la fermeture des écoles a touché près de 1,6 milliard d’enfants et de jeunes. Près de 369 millions d’enfants qui dépendent normalement des repas scolaires comme source fiable de nutrition quotidienne ont dû se tourner vers d’autres sources.

Jamais dans l’histoire, autant d’enfants n’ont été déscolarisés en même temps ; cette situation a perturbé leur apprentissage et bouleversé leur vie, notamment en ce qui concerne les enfants les plus vulnérables et les plus marginalisés. La pandémie mondiale a de graves conséquences qui peuvent mettre en péril les progrès durement acquis dans le domaine de l’amélioration de la qualité de l’éducation au niveau mondial.

Objectif 5 : Parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles

L’égalité des sexes n’est pas seulement un droit fondamental à la personne, elle est aussi un fondement nécessaire pour l’instauration d’un monde pacifique, prospère et durable.

Des progrès ont été réalisés au cours des dernières décennies. Davantage de filles sont scolarisées, moins de filles sont contraintes de se marier précocement, davantage de femmes siègent dans les parlements et occupent des postes de direction, et les lois sont réformées afin de faire progresser l’égalité des sexes.

En dépit de ces avancées, de nombreux défis subsistent : les lois et les normes sociales discriminatoires restent omniprésentes ; les femmes restent sous-représentées à tous les niveaux du pouvoir politique ; et, 20 % des femmes et des filles âgées de 15 à 49 ans ont subi des violences physiques ou sexuelles de la part d’un partenaire intime sur une période de 12 mois.

Avec la propagation de la pandémie de COVID-19, même les progrès limités obtenus en matière d’égalité des sexes et de droits des femmes pourraient être réduits à néant. La COVID-19 creuse des inégalités déjà existantes dont souffrent les femmes et les filles dans tous les domaines, de la santé à l’économie, en passant par la sécurité et la protection sociale.

Par ailleurs, les femmes remplissent un rôle prépondérant dans la lutte contre le virus, notamment en tant que travailleuses de santé de première ligne et en tant que dispensatrices de soins au sein des familles. La charge des soins non rémunérés s’est accrue : les enfants ne vont plus à l’école et les personnes âgées ont besoin d’aide plus que jamais. Les femmes sont également plus durement touchées par les conséquences économiques de la COVID-19, car elles occupent plus souvent des emplois moins sûrs que les hommes. Près de 60 % des femmes travaillent dans le secteur informel, ce qui les rend plus susceptibles de sombrer dans la pauvreté.

La pandémie a également entraîné une forte augmentation de la violence à l’égard des femmes et des filles. En raison des mesures de confinement prises par les administrations, de nombreuses femmes sont forcées de se confiner chez elles avec leur agresseur. Or, les services qui sont censés leur apporter une aide sont perturbés ou inaccessibles. Selon les nouvelles données disponibles, depuis le début de la pandémie, la violence faite aux femmes et aux filles, et en particulier la violence domestique, s’accroît.

Objectif 6 : Garantir l’accès de tous à des services d’alimentation en eau et d’assainissement gérés de façon durable

Alors que des progrès substantiels ont été accomplis pour augmenter les services d’approvisionnement en eau potable et d’assainissement, des milliards de personnes, principalement dans les zones rurales, n’ont toujours pas accès à ces services de base. Dans le monde, une personne sur trois ne bénéficie pas d’une eau potable gérée en toute sécurité, deux personnes sur cinq ne disposent pas d’une installation de base pour se laver les mains avec de l’eau et du savon, et plus de 673 millions de personnes pratiquent encore la défécation à l’air libre.

La pandémie de COVID-19 a démontré l’importance cruciale de l’assainissement, de l’hygiène et d’un accès adéquat à l’eau potable afin de prévenir et de contrôler les maladies. Pratiquer l’hygiène des mains sauve des vies. Selon l’Organisation mondiale de la Santé, se laver les mains est l’une des meilleures façons d’empêcher la propagation des agents pathogènes et de prévenir les infections, y compris le virus de la COVID-19. Pourtant, des milliards de personnes n’ont toujours pas accès à un système d’assainissement et d’eau potable et les financements sont insuffisants.

Objectif 7 : Garantir l’accès de tous à des services énergétiques fiables, durables et modernes, à un coût abordable

Dans le monde, des progrès ont été accomplis dans la réalisation de l’objectif 7, et des signes encourageants suggèrent que l’énergie est plus largement accessible et durable. L’accès à l’électricité dans les pays les plus pauvres est en augmentation, l’efficacité énergétique continue de s’améliorer, et l’énergie renouvelable réalise des progrès impressionnants dans le secteur de l’électricité.

Cependant, des progrès soutenus sont nécessaires afin d’améliorer l’accès, pour 3 milliards de personnes, à des technologies et à des combustibles non polluants et sûrs pour cuisiner ; d’accroître l’utilisation des énergies renouvelables au-delà du secteur de l’électricité et ; de développer l’électrification en Afrique subsaharienne.

Le Rapport de suivi consacré aux avancées de l’objectif de développement durable 7 fournit un tableau de bord mondial permettant d’enregistrer les progrès réalisés en matière d’accès à l’énergie, d’efficacité énergétique et d’énergies renouvelables. Il évalue les progrès réalisés par chaque pays dans ces trois domaines et donne un aperçu du chemin qu’il nous reste à parcourir jusqu’à la réalisation des cibles des objectifs de développement durable pour 2030.

Objectif 8 : Promouvoir une croissance économique soutenue, partagée et durable, le plein emploi productif et un travail décent pour tous

Une croissance économique soutenue et partagée peut entraîner des progrès, créer des emplois décents pour tous et améliorer le niveau de vie.

La COVID-19 a bouleversé des milliards de vies et mis l’économie mondiale en péril. En effet, le Fonds monétaire international (FMI) prévoit une récession aussi grave ou pire encore que celle de 2009. Alors que les pertes d’emploi s’intensifient, l’Organisation internationale du Travail estime que près de la moitié de la main-d’œuvre mondiale risque de perdre ses moyens de subsistances.

Même avant l’apparition de la COVID-19, un pays sur cinq — où vivent des milliards de personnes dans la pauvreté — était susceptible de voir le revenu par habitant stagner ou baisser en 2020. Aujourd’hui, les ravages économiques et financiers provoqués par la pandémie de COVID-19 — tels que les perturbations de la production industrielle, la chute des prix des produits de base, la volatilité des marchés financiers et l’insécurité croissante — compromettent la croissance économique déjà faible et aggravent les risques accrus liés à d’autres facteurs.

Objectif 9 : Bâtir une infrastructure résiliente, promouvoir une industrialisation durable qui profite à tous et encourager l’innovation

Une industrialisation durable qui profite à tous, allant de pair avec des innovations et des infrastructures, peut libérer des forces économiques dynamiques et compétitives qui génèrent des emplois et des revenus. Ces facteurs ont un rôle crucial dans l’introduction et la promotion de nouvelles technologies, le développement du commerce international et l’utilisation efficace des matières premières.

Cependant, il reste encore beaucoup à faire au niveau mondial pour exploiter pleinement ce potentiel. Les pays les moins avancés, en particulier, doivent intensifier le développement de leur secteur manufacturier s’ils veulent atteindre cet objectif d’ici à 2030, et doivent augmenter leurs investissements dans la recherche scientifique et l’innovation.

La croissance de l’industrie manufacturière s’est ralentie partout dans le monde, et ce même avant l’apparition de la pandémie de COVID-19. Désormais, la pandémie frappe de plein fouet les industries manufacturières et entraîne des perturbations dans les chaînes de valeur mondiales ainsi que dans l’approvisionnement des produits.

L’innovation et les progrès technologiques ont une importance capitale dans la recherche de solutions durables aux défis économiques et environnementaux, tels que l’utilisation optimale des ressources et de l’énergie. La part du produit intérieur brut (PIB) mondial investie dans la recherchedéveloppement est passée de 1,5 % en 2000 à 1,7 % en 2015 et est demeurée pratiquement inchangée en 2017 ; toutefois, elle s’élevait à moins de 1 % dans les régions en développement.

S’agissant des infrastructures de communication, un peu plus de la moitié de la population mondiale utilise actuellement Internet, tandis que la couverture par des réseaux cellulaires s’est répandue et couvre maintenant presque la totalité de la population mondiale. On estime qu’en 2019, 96,5 % de la population mondiale était couverte par un réseau de deuxième génération (2G).

Objectif 10 : Réduire les inégalités dans les pays et d’un pays à l’autre

Réduire les inégalités et ne pas faire de laissés-pour-compte font partie intégrante des efforts visant à atteindre les objectifs de développement durable.

Or, les inégalités dans les pays et d’un pays à l’autre restent préoccupantes. Malgré quelques signes positifs en faveur de la réduction des inégalités dans certains domaines, tels que la réduction des inégalités de revenus dans certains pays et l’octroi d’un statut commercial préférentiel dont bénéficient les pays à faible revenu, les inégalités persistent.

La COVID-19 exacerbe les inégalités déjà existantes et frappe plus durement les communautés les plus pauvres et les plus vulnérables. Elle a mis en lumière les inégalités économiques et la fragilité des filets de sécurité sociale qui laissent les communautés vulnérables faire les frais de la crise. Mais les inégalités sociales, politiques et économiques ont aussi, à leur tour, amplifié les effets de la pandémie.

Sur le plan économique, la pandémie de COVID-19 a entraîné une hausse considérable du chômage mondial et a réduit le revenu des travailleurs de manière radicale.

Avec la propagation de la COVID-19, même les progrès limités en matière d’égalité des sexes et de droits des femmes réalisés au cours des dernières décennies risquent d’être réduits à néant. Dans toutes les sphères, qu’il s’agisse de la santé, de l’économie, de la sécurité ou encore de la protection sociale, les ravages causés par la COVID-19 sont encore plus graves pour les femmes, pour la seule raison que ce sont des femmes.

Les inégalités se creusent également pour les populations vulnérables qui vivent dans des pays dont les systèmes de santé sont fragiles et dans ceux confrontés à des crises humanitaires préexistantes. Les réfugiés et les migrants, ainsi que les peuples autochtones, les personnes âgées, les personnes handicapées et les enfants sont particulièrement exposés au risque d’être laissés pour compte. Enfin, on constate une augmentation des discours de haine ciblant les groupes vulnérables.

Objectif 11 : Faire en sorte que les villes et les établissements humains soient ouverts à tous, sûrs, résilients et durables

Le monde est de plus en plus urbanisé. Depuis 2007, plus de la moitié de la population mondiale vit dans des villes, et cette proportion devrait augmenter à 60 % d’ici à 2030.

Les villes et les zones métropolitaines sont des pôles de la croissance économique, contribuant à près de 60 % du produit intérieur brut mondial. Cependant, elles représentent aussi près de 70 % des émissions de carbone dans le monde et plus de 60 % des ressources utilisées.

L’urbanisation rapide se traduit par un nombre croissant de personnes vivant dans des taudis, ainsi que par des infrastructures et des services inadéquats et surchargés (tels que la collecte des déchets et les systèmes d’approvisionnement en eau et d’assainissement, les routes et le transport), aggravant la pollution atmosphérique et l’expansion urbaine non planifiée.

L’impact de la COVID-19 se fera davantage sentir dans les zones urbaines pauvres et densément peuplées, en particulier pour le milliard de personnes dans le monde vivant dans des établissements informels et des bidonvilles, où la surpopulation rend également difficile le respect des mesures recommandées telles que la distanciation physique et l’auto-isolement.

L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a averti que, sans des mesures adéquates visant à garantir l’accès des plus pauvres et des plus vulnérables à la nourriture, la faim et le nombre de décès pourraient augmenter considérablement dans les zones urbaines.

Objectif 12 : Établir des modes de consommation et de production durables

La consommation et la production mondiales — véritables moteurs de l’économie mondiale — reposent sur une utilisation de l’environnement et des ressources naturelles d’une manière qui continue à avoir des effets destructeurs sur la planète.

Les progrès économiques et sociaux accomplis au siècle précédent ont provoqué une dégradation de l’environnement qui menace les systèmes dont nous dépendons pour notre futur développement, notre propre survie.

Quelques faits et chiffres :

Chaque année, on estime qu’un tiers de tous les aliments produits, soit l’équivalent de 1,3 milliard de tonnes (représentant une valeur d’environ 1 000 milliards de dollars) finit par se décomposer dans les poubelles des consommateurs et des détaillants ou se détériore en raison de mauvaises pratiques de transport et de récolte.

Si les consommateurs du monde entier optaient pour des ampoules basse consommation, le monde économiserait 120 milliards de dollars par an.

Si la population mondiale atteint 9,6 milliards de personnes d’ici à 2050, l’équivalent de près de trois planètes pourrait être nécessaire afin de fournir les ressources nécessaires pour maintenir les modes de vie actuels.

Avec la pandémie de COVID-19, les pays ont la possibilité de mettre en place des plans de relance qui inverseront les tendances actuelles et modifieront nos modes de consommation et de production en faveur d’un avenir plus durable.

La consommation et la production durables visent à « faire plus et mieux avec moins ». Elles consistent également à découpler la croissance économique et la dégradation environnementale en accroissant l’efficience dans l’utilisation des ressources et en favorisant des modes de vie durables.

La consommation et la production durables peuvent également contribuer à réduire la pauvreté et à assurer la transition vers des économies vertes et à faible émission de carbone.

Objectif 13 : Prendre d’urgence des mesures pour lutter contre les changements climatiques et leurs répercussions

L’année 2019 a été la deuxième année la plus chaude de l’histoire et marque la fin d’une décennie (2010- 2019) de chaleur exceptionnelle.

Les niveaux de dioxyde de carbone (CO2) et d’autres gaz à effet de serre enregistrés dans l’atmosphère ont atteint de nouveaux records en 2019.

Les changements climatiques affectent désormais tous les pays sur tous les continents. Ils perturbent les économies nationales et affectent des vies, tandis que les conditions météorologiques changent, le niveau de la mer monte et que les phénomènes météorologiques deviennent plus extrêmes.

Bien que les émissions de gaz à effet de serre devraient diminuer d’environ 6 % en 2020 en raison des restrictions de déplacement et du ralentissement des activités économiques liés à la pandémie de COVID-19, cette amélioration n’est que temporaire. Les changements climatiques ne connaissent aucun répit. Une fois que l’économie mondiale commencera à se remettre de la pandémie, les émissions devraient revenir à des niveaux plus élevés.

Pour sauver des vies et des moyens de subsistance, il faut agir de toute urgence pour lutter à la fois contre la pandémie et contre l’urgence climatique.

À ce titre, l’objectif de l’Accord de Paris, adopté en 2015, est d’intensifier la réponse planétaire à la menace des changements climatiques en maintenant l’augmentation de la température mondiale bien en dessous de 2 °C au-dessus des niveaux préindustriels. De plus, l’Accord vise à affermir la capacité des pays à répondre aux conséquences des changements climatiques grâce à la mise en place de flux financiers adéquats, d’une nouvelle architecture technologique et d’un cadre amélioré de renforcement des capacités.

Objectif 14 : Conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable

L’océan est à la base des phénomènes mondiaux qui rendent notre planète habitable pour l’humanité. L’eau de pluie, l’eau potable, les conditions météorologiques, le climat, les côtes, une grande partie de nos aliments et même l’oxygène de l’air que nous respirons, tous sont fournis et régulés par les océans.

La gestion prudente de cette ressource vitale mondiale est un élément clé pour un avenir durable. Cependant, à l’heure actuelle, les eaux côtières se détériorent continuellement à cause de la pollution, et l’acidification des océans a un effet de confrontation sur le fonctionnement des écosystèmes et de la biodiversité. Cela a également un impact négatif sur la pêche artisanale.

La sauvegarde de notre océan doit rester une priorité. De plus, la biodiversité marine est essentielle à la santé des hommes et à celle de notre planète. Les aires marines protégées doivent être gérées efficacement et dotées de ressources suffisantes. De même, des réglementations doivent être mises en place pour réduire la surpêche, la pollution marine et l’acidification des océans.

Objectif 15 : Préserver et restaurer les écosystèmes terrestres, en veillant à les exploiter de façon durable, gérer durablement les forêts, lutter contre la désertification, enrayer et inverser le processus de dégradation des sols et mettre fin à l’appauvrissement de la biodiversité

La nature est indispensable à notre survie : elle nous fournit de l’oxygène, régule nos conditions météorologiques, pollinise nos cultures, produit de quoi nous nourrir et nous vêtir. Pourtant, la nature est soumise à une pression croissante. Au total, 75 % de la surface terrestre a été altérée par l’activité humaine, obligeant la faune et la flore à se replier dans des espaces de plus en plus restreints.

Environ 1 million d’espèces animales et végétales sont déjà menacées d’extinction, beaucoup dans les décennies à venir, indique le Rapport 2019 de l’évaluation mondiale de la biodiversité et des services écosystémiques. Le rapport appelle à des changements transformateurs afin de restaurer et de protéger la nature. Il constate que la santé des écosystèmes, dont l’humanité tout entière ainsi que toutes les autres espèces dépendent, se détériore plus rapidement que jamais, affectant les fondements mêmes de nos économies, nos moyens de subsistance, notre sécurité alimentaire, notre santé et notre qualité de vie dans le monde entier.

La déforestation et la désertification — causées par les activités humaines et les changements climatiques — posent des défis majeurs au développement durable et ont des répercussions négatives sur la vie et les moyens de subsistance de millions de personnes. Les forêts sont d’une importance vitale pour le maintien de la vie sur Terre et jouent un rôle majeur dans la lutte contre les changements climatiques. Selon le rapport La Situation des forêts du monde 2020, depuis 1990, quelque 420 millions d’hectares de forêts ont disparu par conversion de ces espaces à d’autres utilisations, notamment agricoles. Nous devons investir dans la restauration des sols afin d’améliorer les moyens de subsistance, de réduire les vulnérabilités et de réduire les risques pour l’économie.

En outre, la santé de notre planète constitue également un facteur important dans l’apparition des zoonoses, c’est-à-dire des maladies qui se transmettent de l’animal à l’homme, et vice-versa. À mesure que nous empiétons sur des écosystèmes fragiles, nous multiplions les contacts entre l’humain et la faune sauvage, ce qui permet aux agents pathogènes présents dans la faune sauvage de se propager au bétail et à l’homme, augmentant ainsi le risque d’apparition et de propagation des maladies.

 

Objectif 16 : Promouvoir l’avènement de sociétés pacifiques et inclusives aux fins du développement durable, assurer l’accès de tous à la justice et mettre en place, à tous les niveaux, des institutions efficaces, responsables et ouvertes à tous

Les conflits, l’insécurité, les institutions faibles et l’accès limité à la justice portent atteinte au développement durable.

En 2018, plus de 70 millions de personnes ont fui la guerre, les persécutions et les conflits ; ce nombre de réfugiés est le plus élevé depuis la création, il y a 70 ans, du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés.

En 2019, l’ONU a enregistré 357 assassinats et 30 disparitions forcées concernant des défenseurs des droits de l’homme, des journalistes et des syndicalistes dans 47 pays.

Par ailleurs, à l’échelle mondiale, un quart des enfants de moins de cinq ans n’ont jamais été enregistrés à la naissance ; ils ne disposent d’aucune preuve d’identité juridique leur permettant de protéger leurs droits et de garantir l’accès universel aux services sociaux.

Objectif 17 : Renforcer les moyens de mettre en œuvre le Partenariat mondial pour le développement et le revitaliser

La grande ambition des ODD s’articule autour d’une coopération et de partenariats mondiaux solides.

Des partenariats inclusifs sont nécessaires pour un programme de développement durable réussi. Ces partenariats construits sur des principes et des valeurs, une vision commune et des objectifs communs qui placent les peuples et la planète au centre, sont nécessaires au niveau mondial, régional, national et local.

De nombreux pays ont besoin de l’aide publique au développement pour soutenir leur croissance et leur commerce. Pourtant, les flux d’aide sont en baisse et de nombreux pays donateurs ne respectent pas leurs engagements en matière de financement du développement.

En raison de la pandémie de COVID-19, l’économie mondiale devrait connaître une forte contraction de 3 % en 2020, sa pire récession depuis la Grande dépression.

Une coopération internationale forte est plus que jamais nécessaire pour garantir à tous les pays les moyens de se remettre de la pandémie, de reconstruire mieux et d’atteindre les objectifs de développement durable.